Expatriés : 3 choses à faire absolument pour soutenir votre partenaire dans son projet professionnel

En expatriation encore plus qu'ailleurs, le couple est une ressource essentielle et déterminante dans l'épanouissement familial et personnel. 

Si le partenaire accompagnateur met souvent tout son temps, son énergie et son amour au service de ce projet excitant, veillant à ce que toutes les conditions soient réunies pour que chaque membre de la famille s'adapte, s'intègre et retombe sur ses pieds, il peut avoir tendance se faire passer au second plan. Temporairement. Au début du moins.

Sans s'en rendre compte tant l'expérience à l'étranger est riche, palpitante, et potentiellement trompeuse, il court le risque de perdre de vue son propre projet, qu'il soit personnel ou professionnel.

A terme, ce rôle dans lequel il s'investit totalement, peut alors l'enfermer et se transformer en piège. 

Expatriés, vous êtes en première ligne pour agir.

Mais attention, sujet potentiellement sensible, nuancé, qui nécessite doigté, écoute et beaucoup d'amour.

Quelques pistes pour vous guider.  

#1 ONE PROJECT ONE TEAM

Basique ?
Pas tant que ca quand on sait que* :

• 70% des couples sont plutôt confiants avant de partir en expatriation, y voyant l’occasion de vivre une aventure humaine et familiale et d’améliorer leur qualité de vie.
• 80% des conjoints envisagent de trouver un emploi dans le pays d’accueil.
• Moins de 50% déclarent travailler en expatriation.
• > 50% des conjoints estiment que l’expatriation a eu un impact négatif sur leur carrière.
• 70% des conjoints qualifie leur carrière de décousue.
• 47% de ceux qui travaillent disent avoir régressé en salaire, 32% en périmètre de poste ou en hiérarchie.
• 30% des conjoints estiment ne pas trouver leur place en expatriation...

Les motivations de départ sont souvent un facteur de rapprochement au sein du couple qui s’expatrie.
Mais à l’usage, ils ne font pas face à la même réalité, aux mêmes challenges et surtout, aux mêmes risques…

Se lancer dans cette aventure ensemble, c’est aussi réfléchir ensemble à tous les aspects de son succès, tant familial qu'individuel, tant personnel que professionnel, tant court que moyen et long termes.

Expatriés, restez dans le même bateau que votre partenaire !

 

#2 PARTAGER LA LUMIERE

Après l’excitation et l'inédit de l’atterrissage familial en expat, chacun repart vite vers son quotidien : les enfants à l'école, l'expatrié au bureau... Pour le partenaire qui "reste" à la maison, il est difficile de rivaliser avec la nouveauté trépidante, riche, à forts enjeux de ceux qui en sortent. Et en particulier de celui qui travaille.

Après quelques semaines, quelques mois, malgré le travail accompli chaque jour au sein du foyer, le doute s'immisce et l'ombre gagne :
Qu'y a-t-il d'intéressant à raconter quand on reste chez soi ?

Je l'entends souvent.

Or se raconter, c'est exister.

Expatriés, soyez curieux du monde de votre partenaire quand vous rentrez chez vous.
Créez l'espace pour valoriser ces petits détails du quotidien qui, mis bout à bout, sont la vie même.
Et rappelez-vous aussi que, tout comme vous n'êtes pas "votre travail", votre partenaire n'est pas "sa maison".
Posez la question avec sincérité : "Et toi, comment vas-tu ?".

Ce n'est pas toujours facile de trouver les mots, de poser les bonnes questions ou de la bonne manière, d’anticiper les sensibilités… surtout si le partenaire se sent parfois frustré ou inconsidéré dans son rôle de "suiveur".

Appréciez son ouverture pour vous suivre. 
Mettez-en lumière ce qu’il vit et accueillez-le simplement.
Demandez-lui comment il aimerait "exister" dans vos échanges. Et surtout au-delà.
 

#3 ENCOURAGER LES PAUSES

Conjoint suiveur. Mais pas que...

Le quotidien de partenaire expatrié est varié, bien rempli, et traître !

Car les horaires de bureau, quand on est en charge du projet familial dans le contexte de changement permanent de l’expat, ca ne s’applique pas. Le rythme hebdo est 24/24, 7/7.

D’ailleurs, l’adaptation dans la répartition des taches se met à l’oeuvre dès la 1ère minute, quelles que soient les intentions de départ.

Question de bon sens, de simplicité et d'intérêt commun. 

Mais jusqu’où ? 

Et à quel prix ? 

En tant qu’expat qui travaille (et qui finance souvent), vous avez un vrai rôle à jouer à cet endroit : permettre à votre conjoint de sortir de ses fonctions et de son rôle.

Veiller à ce qu’il s'autorise des moments de pause.

Avoir le courage de dire : "là, c’est moi qui vais gérer pendant que toi, tu fais quelque chose pour toi !"

A ce titre, les partenaires expatriés hommes sont bien meilleurs que les femmes pour concilier vie familiale et vie personnelle d'après le sondage d’Expat Communication, et devraient nous inspirer.

Pourquoi offrir cette pause à votre partenaire ?

Bien sûr pour le laisser souffler. Comme chacun, il a besoin de temps pour se reposer, se ressourcer et "remplir son vase ».

Mais aussi : 

• Pour lui donner un espace où il peut continuer à être lui-même, pour lui-même. Où il peut profiter, se découvrir et grandir grâce à des projets personnels. 
• Pour l'inviter à se mettre en priorité et garder une saine distance entre son rôle de parent, de conjoint, de suiveur expat… et son rôle de créateur dans sa propre vie.
• Pour mieux anticiper les prochaines pages de vie (la fin de l'expat, les enfants qui s'envolent ou autres aléas plus douloureux) en lui permettant de rester connecté à ses envies, à sa valeur, à sa mission de vie et à son projet professionnel (au sens large) tout au long. 

Expatriés, dans ce projet commun qu'est l'expatriation, c’est aussi votre responsabilité ! 

On le sait : l'expatriation bouleverse les équilibres, les modèles.

C'est ce qui fait son charme.

Pour autant, certains fondamentaux sont nécessaires pour apporter de la continuité, du confort et de la sécurité à travers les transitions.

Parmi eux, le couple et son équilibre, actuel et à venir. 

Bien sûr, c'est un travail quotidien qui se fait à deux. 

Mais que vous, qui êtes moteur de l'expatriation, n'oubliez pas de l'inscrire dans votre agenda souvent bien rempli en : 

• Questionnant et mesurant les challenges particuliers auxquels votre partenaire fait face et en l'aidant à naviguer et trouver des ressources pour s'épanouir.
• restant connecté à ce qu'il vit et en valorisant son investissement et son apport unique et quotidien à votre projet familial.
• lui donnant l'occasion de cultiver son espace personnel grâce à des pauses régulières et des engagements sur d'autres fronts que le foyer, qui sont autant de conditions favorables pour avancer vers son projet professionnel.

L'expatriation est une phase de vie dont il faut savoir profiter au jour le jour. Mais elle ne doit pas cacher la réalité, en particulier pour votre partenaire et votre couple :

Que pensez-vous qu'il adviendra ensuite ?

Comment s'y préparer au mieux ?

Jusqu'où s'étend votre rôle dans cette préparation ? 

Que regretterez-vous de ne pas avoir dit ou fait avant d'y arriver ?  

* Données du sondage Expat Communication 2024

Article publié sur LinkedIn 2024